mardi 15 avril 2008

Quelques diversions sur l'art sonore...


Toutes les influences que je placerai sous l'appellation d’Art sonore, se regroupent, se dégroupent, se croisent, se construisent les unes en rapport avec les autres, voudraient déconstruire les autres, s’opposent et se lient, se transforment, se multiplient et se reproduisent entre elles…
Bon alors concrètement, c’est quoi l’Art Sonore ?
Ces mots, désignations de sous-genre, courant, mode, recherches, peuvent déjà résonner chez nous :

En vrac : poésie sonore, musique concrète, musique industrielle, musique bruitiste ou noise pour les anglophones (mais est ce que ça désigne bien la même chose ?), musique acoustique, électroacoustique, musique acousmatique, sérialisme, création radiophonique, musique électronique, le paysage sonore (field recording), musique contemporaine, musique expérimentale, installation sonore, sculpture sonore… et les anglophones aiment à parler d’ « avant-garde ».
Bon ça complexifie peut-être les choses, d’accord.

L’art sonore est un genre qui flirte avec les frontières de la définition courante, reconnue de la « musique », et qui brouille les pistes. La musique n’est pas forcément quelque chose d’agréable à l’oreille, puisque la définition même de l’agréable diffère selon les individus. La musique ne contient pas en elle-même une structure ou des codes. Tout est donc permis. Tout ce qui peut être entendu, peut être placé sous un traitement musical, ce qui signifie : enregistré, amplifié, pointé, cadré : entre le réel et le récepteur, il y aurait un média. Un dispositif qui semble « montrer », en tous cas, « faire écouter » ce son. Le bruit d’une voiture reste celui d’une voiture quand rien ne le met en avant. Si on l’amplifie, si on le retransmet, en direct ou non, à l’aide d’un dispositif technique dans un endroit où il est improbable d’entendre une voiture, alors ça deviendra un son.

Donc l’art sonore s’est beaucoup inspiré des sons de notre environnement réel. De la poésie des mots. Des sons autres que ceux d’instruments classiques. Des sons électroniques. Il cite, il colle, monte, inverse, met en boucle, transpose, détourne, échantillonne, compresse, gèle, réverbère, produit des échos, des délais, des filtrages, mixe, accumule.

Mais c’est plutôt bien de découvrir l’art sonore en écoutant aussi : John Cage, Pierre Schaeffer, Pierre Henry et Luc Ferrari dont j’ai déjà parlé sont les plus connus (et donc les plus vieux). Vous pouvez les écouter sur Ubuweb.

Pour Court Toujours nous aurons une création sonore en plein mouvement avec David Jisse, Jean-François Pauvros et Charles Pennequin, Ars Nova, Alexandros Markéas. Voir la programmation.

Myriam Prévost