vendredi 14 mars 2008

Réflexion sur le texte d'Abattoir

Un mot que je souhaite ajouter à tout ce qui a été si bien analysé touchant la représentation, le son, l'éclairage, la gestuelle, le travail des acteurs. Je suis en plein accord avec tout cela. C'est le texte qui m'a intéressée, et la façon dont il est traité: le témoignage des ouvriers qui aurait pu rester documentaire -en quoi il existait déjà pleinement- devient ici texte proféré. Il devient objet littéraire par une diction mate, sans la résonnance exhaussée d'une émotion explicite; mais aussi par une diction déliée, classique qui déploie les paroles et les pose, entières, dans une respiration régulière et forte. On parlera de minimalisme, et c'est juste si l'on considère le travail d'épure et de stylisation qui aboutit à une telle force: comprimer le ressenti dans le discours pour qu'il se transmette et se libère entier dans l'intériorité du spectateur, lui impose que se lève en lui sa propre émotion. Alors, le texte, servi avec autant de respect, devient un lien actif entre ceux qui l'ont produit et ceux qui le reçoivent.

Nicole

jeudi 13 mars 2008

"...ça fait des années, des siècles"




Répétitions d'Abattoir; Marcello Battaglia; 13/03/08

lundi 10 mars 2008

Rendement, rendement, rendement...




Répétitions d'Abattoir; Marcello Battaglia; 10/03/08.

Loup y es-tu?

Pendant trois ans, entre 1764 et 1767, des meurtres ont été perpétués dans le Gévaudan, qui correspond à peu près à l’actuelle Lozère mais également en Ardèche, dans la Haute-Loire et le Cantal. Ces meurtres sont attribués à un animal mystérieux qui est rapidement baptisé « la bête du Gévaudan ».
Plus d’une centaine de personnes ont été tuées sauvagement : les cadavres sont retrouvés égorgés, décapités, déchiquetés.
De nombreuses études ont été menées pour identifier le mystère de la Bête du Gévaudan. Aujourd’hui l’énigme n’est toujours pas éclaircie.
Parmi les nombreux récits-témoignages de l’époque on peut lire :
« Une bête avec une très grosse tête, des flancs rougeâtres, avec une bande noire tout au long du dos, une queue très touffue, des pattes larges munies de grandes griffes. »
« On disait que la bête responsable de ce méfait était d’un autre monde, avait la taille d’un taureau, de grandes griffes dures comme de l’acier et des oreilles pointues ressemblant aux cornes du diable. Son poil était rougeâtre, avec une bande noire sur l’échine. »

L’hypothèse d’un gros loup ne tient pas debout car cet animal est bien connu des paysans de cette époque. On peut d’ailleurs constater qu’ils ne parlent pas d’un loup. Tous les zoologistes s'accordent à dire que le loup n'attaque pratiquement jamais l'homme. Bien au contraire, il le fuit. Bien que nous soyons au Siècle des Lumières, l’étude de la faune n’en est qu’à ses balbutiements. Aujourd’hui, on sait qu’aucun animal ne peut décapiter un homme. Il y a là une preuve évidente d’une intervention humaine.Des corps ont été entièrement déshabillés et des têtes n’ont jamais été retrouvées. A cette époque, on croit en Dieu mais aussi au Diable, aux sorciers et au loup-garou. Ces croyances « païennes » font partie intégrante du catholicisme. Dans un tel contexte où l’ignorance se mêle au mysticisme, la décapitation n’apparaît absolument pas étrange venant d’un animal.

A plusieurs reprises durant ces 3 ans, l’animal a été blessé. Il a été tiré soit à une certaine distance, soit à bout portant.Pourtant, il s’est toujours relevé pour s’enfuir. Ces faits ont bien sûr intensifié aux yeux de la population l’aspect démoniaque et surnaturel de la bête.

Notre peur de l’inconnu ne doit pas nous faire oublier que seul l’homme est capable de fantasmes pervers. L’animal se contente de tuer pour survivre et ne s’adonne jamais à des meurtres rituels quels qu’ils soient.

Les vieux démons ne sont pas près de mourir. L'arrivée de loups italiens dans le Parc National du Mercantour a provoqué une levée de boucliers de la part des éleveurs, chasseurs, etc., qui n'ont pas craint d'invoquer la mise en danger de la vie... humaine. Car une Bête monstrueuse, dans l'inconscient collectif, se profile toujours derrière les loups, avec lesquelles elle n'avait pourtant rien à voir.

Sources:
http://pagesperso-orange.fr/cryptozoo/
http://dinosoria.com/bete_gevaudan.htm
http://www.dark-stories.com/la_bete_du_gevaudan.htm