vendredi 23 mai 2008

Convergence 1.0 ou l'autre réalité

Un homme assis, seul, dans le silence et l’obscurité. Une pluie de balles, beaucoup de balles. Des mouvements du corps et des atmosphères sonores se succèdent. Convergence 1.0 nous transporte du calme à l’angoisse, de l’envoûtement à la peur, du réel à un autre réel informatique et lié. Liés comme le sont les éléments qui convergent devant nos sens en éveil. La bande sonore et le violoncelle servent tour à tour ces ambiances allant du pizzicato tranquille à des sons grinçants et dérangeants. Adrien Mondot joue avec ces balles, les appelle, en perd le contrôle, les fuit puis reprend le dessus. Tantôt plumes, tantôt insectes, l’interaction est belle. Le spectacle est rythmé de silences et de sons, d’ombres et de lumières, de mouvements et d’arrêts sur image, et le public tressaille d’exclamation de surprises en rires.

Le trait marquant de la création est la rencontre d’éléments numériques avec une jonglerie en harmonie avec le corps du danseur. Alors, fort de notre assurance, on se dit qu’on sera assez doué pour distinguer le virtuel du réel. Oui mais voilà, à un moment au moins, on doute. Pour les balles blanches on est sûr, ce sont des vraies ! La preuve : on a entendu du bruit lorsqu’elles ont rebondit. Et encore, si on se méfie vraiment, on pourrait bien attribuer l’effet à la bande son. Mais les balles transparentes ? Celles en verre, ou même, en cristal, elles sont vraies ou pas ? Nos yeux nous jouent des tours, et l’habileté technique de l’artiste défie la pesanteur. On est à la limite du domaine magique, les balles apparaissent, disparaissent, lévitent. Le vrai et le faux se confondent et nous perdent. Une partie des questions trouve des réponses, mais la confusion reste intacte sur certains points et la magie opère.

Pour profiter pleinement du spectacle, une vision de face est préférable, évitez-les côtés de la salle, mais ne manquez pas ce rendez-vous !


Amélie Rolle / atelier d'écriture journalistique de Court Toujours

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