lundi 31 mars 2008

Pronto!

Pronto ! C’est la marque d’une des consoles dont se sert un technicien.
Et c’est ce que je fais : j’écoute, comme si mon téléphone avait sonné en Italie.
Et je regarde aussi.
Sur la scène, toutes les lames de plastique sont suspendues et forment une sorte de cage.
Un seul côté est libre : c’est celui qui nous permet de voir.
Du plafond tombe une lumière froide, dure, inhumaine.
Magique, le noir arrive avec le son.
Et, nous sommes de nouveau dans l’usine.
Puis tout s’arrête pour travailler la précision.
Précision du ton : « Descendre de plus en plus grave, plutôt que crier » dit Anne à Edith.
Précision de l’articulation : « Une boule, ce n’est pas un’e boul’ » dit encore Anne.
Précision dans l’expression du visage de Edith : « L’œil plus dur ». Toujours Anne, bien sûr.
Précision du temps : Claire compte avec ses doigts qui déploient un à un les secondes pour que Christophe ait le temps de disparaître.
Précision des gestes exécutés derrière les lames et que nous voyons par transparence, retravaillés avec Claire.
Claire et Anne, Anne et Claire, sans arrêt dans un duo pour toute la précision, la netteté possible.
Anne note sans arrêt pendant le filage.
J’aimerais bien lire une page de ce carnet, un jour.
Á force de voir travailler toute l’équipe, tout en étant prise par le spectacle, j’ai perdu de ma naïveté de spectatrice ordinaire et je note mentalement : « Christophe respire plus fort, Edith a l’œil plus dur, sa posture s’en modifie, Régis roule et tombe sans nuire à sa diction… ».
Et ça enrichit ma vision.

Auteur-témoin: Danièle
28 mars 2008

Aucun commentaire: