lundi 26 mai 2008

Makadam Kanibal

ARTS DE LA RUE – La compagnie Makadam Kanibal présentera son Cirque des Curiosités à Court Toujours le 7 et 8 juin

Le paradoxe de l’amour cruel

Jean Alexandre Ducq, qui appartient à la compagnie Makadam Kanibal, est des créateurs du Cirque des Curiosités. Il nous livre quelques secrets de cet étonnant spectacle avant qu’il ne soit présenté, gratuitement, au festival Court Toujours le samedi 7 juin et le dimanche 8 juin à Beaulieu.

Court Toujours : Makadam Kanibal c’est assez effrayant comme nom de compagnie ! Votre spectacle est-il dévorant ?
Jean Alexandre Ducq : Le nom de la compagnie correspond à la description même du spectacle : nous sommes des cannibales et nous adorons manger les petits enfants. C’est une véritable drogue : nous essayons de nous contrôler et d’arrêter mais nous n’y parvenons pas et nous rechutons.

Votre spectacle devrait peut-être être déconseillé aux jeunes enfants et aux personnes sensibles ?
Absolument pas, le Cirque des Curiosités est ouvert à tout le monde. Mais le regard porté sur la représentation est différent selon que l’on soit un enfant ou un adulte. Finalement, les parents réagissent mal et sont plus choqués que les jeunes. On a voulu délibérément travailler sur la peur des enfants, leur faire voir la vie et ses horreurs, les sortir de leur carcan. Notre spectacle n’est pas plus violent que le Petit Chaperon Rouge ou les contes de Perrault !

Comment se présente votre Cirque des Curiosités ?
C’est une histoire d’amour cruel, l’un ne va pas sans l’autre. Il n’y a pas beaucoup de paroles, seulement des gémissements et des mots mâchés. Mais je laisse aux gens le choix de définir eux même ce spectacle.

Vous avez une formation assez atypique : vous avez fait du body art, du body suspension, ect. Tandis qu’Elodie Meissonnier s’occupait d’enfants handicapés. D’où est venue l’idée de collaborer ensemble sur ce projet ?
Cela s’est fait tout naturellement et s’est imposé comme une suite logique. Nous avons débuté par la performance pure. Mais cette fois on a choisi de raconter une histoire et de la mêler à des techniques de fakirs. Le travail d’Elodie a été nécessaire à l’élaboration du spectacle et souligne la nécessité d’être tolérant, d’accepter l’autre et ses différences.

Pourquoi rapprocher une histoire d’amour de ces techniques assez sauvages voire monstrueuses ?
Que ce soit l’amour ou le fakirisme, c’est la même chose. On ne peut ni tricher ni mentir. Soit on prend sur soi pour faire en sorte que cela fonctionne, soit on abandonne. On a cherché à travailler sur le paradoxe de l’attraction répulsion.

Vous devez susciter plusieurs réactions différentes dans le public…
Oui, certaines personnes n’hésitent pas à quitter la salle pendant la représentation. Mais c’est aussi cette interaction que l’on cherche : c’est un spectacle de rue dans lequel le public, l’environnement et l’extérieur participent.

Votre spectacle connaît un véritable succès : depuis quand tournez-vous et où avez-vous joué ?
Cela fait trois ans qu’on se produit dans toute l’Europe, en Jordanie, au Mexique, etc.

Avez-vous de nouveaux projets ?
Oui, on prépare une nouvelle création à Annecy en juillet.

Une dernière curiosité de notre part : Elodie Meissonnier et vous êtes-vous un vrai couple ?
Oui, à la vie comme à la scène.


Propos recueillis par l’équipe du festival Court Toujours

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