lundi 26 mai 2008

En plein dans le mille!

Projecteurs éteints, une silhouette que la solitude semble déchirer apparaît. C’est bien lui, Adrien Mondot, à la tête de ce magnifique spectacle, à la fois metteur en scène et interprète. Initialement chercheur en informatique, il mêle avec brio la technologie et l’artistique avec un jeu d’illusion où le réel côtoie l’imaginaire.
Convergence 1.0 est le genre de spectacle qui vous surprend par son paradoxe. A la fois réel et virtuel, à la fois simple et complexe mais où la frontière entre les deux n’est jamais bien grande. Spectacle du jongleur qui dissimule sa solitude derrière un jeu de balles illusoire ou spectacle de l’informaticien pris au piège par la technologie et qui se renferme sur lui-même? Convergence 1.0, c’est tout ça à la fois, une perpétuelle dualité où le spectateur lutte pour distinguer le vrai du faux, les vraies balles des fausses ; en vain, car l’illusion est grande, troublante… Très vite le spectateur se trouve entraîné dans la danse qui lie l’artiste et sa balle dans une harmonie passionnelle. Il n’y a alors plus de place à la réflexion devant un tel schéma poétique où tout est possible. La balle devient ainsi partenaire de danse sur une musique de Véronika Soboljevski et la solitude semble peu à peu disparaître.
Comment ne pas évoquer la musique, étudiée pour suivre les mouvements fluides de l’artiste et les caresses du jongleur sur ses balles ? Un simple violoncelle qui devient pourtant délice pour l’ouïe.
Tout y est. Mondot est une balle rare, du gros calibre. A croire que tous les avis ne peuvent que converger devant un spectacle aussi réussi et original.

Samia Hasnaoui / Atelier d'écriture journalistique

Aucun commentaire: