jeudi 29 mai 2008

Le Rire du Roi

CONTE. Achille Grimaud nous propose une création originale : Le Rire du Roi.

COURT TOUJOURS : Dans le programme vous êtes annoncé comme un conteur. Quel est votre rapport au conte ?

ACHILLE GRIMAUD : Je raconte mes histoires comme des nouvelles. J’ai été influencé par des auteurs comme Dino Buzatti, Roald Dahl ou Guy de Maupassant. Je reste fidèle à la structure littéraire mais l’oralité prend le dessus.

Pourquoi avoir préféré la forme du « conte d’animation » à la forme classique ?

Quand j’ai commencé à raconter le Rire du Roi, on me disait que c’était mon histoire la plus imagée. J’ai donc collaboré avec la peintre Gaële Flao pour l’illustrer. Comme je suis un inconditionnel des films d’animations, je pensais n’en faire qu’un court métrage. L’idée a ensuite évolué vers quelque chose de plus interactif. Comme au temps des frères Lumières, où le narrateur commentait en direct. C’est un spectacle vivant.

Vous considérez-vous plus comme un cinéaste ou comme un troubadour ?

Comme un cinéaste troubadour. J’ai envie de raconter coûte que coûte. Je peux utiliser toutes les méthodes de narration possible pour défendre une histoire, je suis un « histoirien ».

Pouvez-vous nous dire en quelques mots ce que vous allez nous donner à voir ?

Le film, muet, s’accompagne d’une création musicale. La voix est au service de l’histoire. Mais peu à peu on ne sait plus si c’est le conteur qui anime l’image ou si c’est l’image qui anime le conteur. Ce sont dix minutes très intensives pendant lesquelles je suis à cent à l’heure. C’est un personnage qui en bave, on en vient même à se demander si je suis conteur, comédien, ou complètement fou. C’est un challenge, j’utilise le même micro que les chanteurs de rock. Ce défi c’est un peu une question de survie. Le but est d’envoyer les spectateurs sur une autre planète, au royaume de l’angoisse.

Le royaume de l’angoisse ou du rire ?

Le rire est ambigu, on peut pleurer de rire, le rire peut aussi sauver une situation. Il peut être glacial. Pour moi le rire et l’angoisse sont deux choses communes. Ici, le Roi rit tellement fort qu’il décapite ses fous.

Ce spectacle est-il aussi parlant pour les enfants que pour les adultes ?

Tout à fait, j’ai toujours fait en sorte d’offrir un double niveau de lecture. Je veux que chacun puisse apprécier le spectacle à sa manière. L’intérêt est de pouvoir découvrir des choses à chaque représentation sans se lasser.

Gaële Flao est-elle sur scène durant le spectacle ?

Non, elle n’est pas présente. Elle interviendra sur la prochaine création…

Donc, des projets en cours ?

Oui, et on verra Gaële peindre en direct. Ce sera une sorte d’hommage aux premiers films d’animation où les images fixes créeront peu à peu le mouvement.
Pour le Rire du Roi, un livre-dvd est en projet.

Vous situez-vous dans la thématique du monstrueux ?

Complètement. Les plus angoissés sont les parents qui se demandent « est-ce que j’ai bien fait d’emmener mon enfant ici ? » Le spectacle est conseillé pour les enfants à partir de six ans. Les plus jeunes peuvent être effrayés par l’ambiance et surtout par ma voix. Les dessins ont une dimension cruelle, on est complètement dans la monstruosité. On a utilisé plusieurs techniques d’animation dont la peinture animée, que les gens n’ont pas l’habitude de voir, et ça les surprend. C’est dérangeant.


Un spectacle d’une dizaine de minutes, à voir absolument !

Dimanche 8 17h05/17h30/18h20/18h55/19h20

Pour l'atelier d'écriture journalistique
Amélie Rolle
Jérémy Valladon
Mona Chardin

1 commentaire:

Anonyme a dit…

ce conte a l'air étrange, ça me donne envie de le voir !